Microsoft Game Studio nous propose une aventure épique, digne des plus grandes fantaisies, sur Xbox 360. Le monde de N3 nous propulse dans un univers plongé dans les ténèbres par le retour du roi des 99 lunes. Une bataille sans mercis s'annonce entre les forces de la lumière, les Templiers, et les hordes des gobelins. A la tête des armées de la lumière, Inphyy, jeune guerrière cherchant à venger la mort de son père et Aspharr, son jeune frère qui n'a de but de mettre fin à cette guerre maudite. C'est au nom de l'Orbe de Lumière que les Templiers tenteront l'impossible pour restaurer la paix.
Le monde de N3 s’inscrit dans le style « barbare » d'un Beat’em all comme on les aime. A l'instar de Drakengard (Cavia, Square Enix, PS2, 2004), N3 se situe dans le même concept sauf que, au lieu d'être seul contre tous, vous êtes accompagnés de vos soldats et des autres personnages du jeu. De ce fait, il est possible d'user de stratégie et d'intelligence pour terrasser vos ennemis. Bien entendu, vos ennemis sont TRES nombreux : les vagues de gobelins se succèdent au cours du jeu et il vous faudra faire preuve de finesse si vous ne voulez pas vous retrouver seul (du coup!) contre tous.
Vous commencez le jeu en ayant le choix entre trois personnages : Inphyy, Aspharr et Myifee, Quatre autres personnages seront à débloquer par la suite (Tyurru, une magicienne, Klarrann, un prêtre, Dwingvatt, un gobelin, et enfin un personnage mystère). Ces autres personnages (à part notre homme mystère) seront présents dans le scénario du jeu en tant que PNJ (Personnage Non Jouable). Vous aurez aussi à votre tête plusieurs corps d'armée dont vous pourrez choisir la spécificité (une équipe de fantassins, de fantassins lourds, de lanciers ou encore d'archers), Ceux-ci obéissent à vos ordres et vous aideront à venir à bout des ennemis, Attention, ils ne sont pas immortels donc, là aussi, ne les gaspiller pas ; ils vous sont d'une aide précieuse, D’autres PNJ vous accompagnent dans votre quête et restent des alliés de poids car, eux, sont immortels. Un tutorial simple et efficace vous aide à prendre les commandes : apprentissage rapide et prise en main immédiate.
Le jeu se décline en une succession de missions ponctuant alors le déroulement du scénario. Chacune de ces missions est notée à la fin (la note est une lettre) responsable des nombreuses fins de chaque scénario et des bonus disponibles dans Xbox Live, A vos pads, ça va saigner!
Vue à la troisième personne, vous vous précipitez sur le champ de bataille, combattez vos ennemis dans le but de tous les exterminer. Des champs vous sont présentés tels que la jauge de vie, de pouvoir, le compteur d'ennemis terrassés, la carte, De façon très simple, vos jauges d'énergie et de pouvoir sont en forme d'arc de cercle (un peu comme dans Kingdom Hearts). La jauge de pouvoir est en deux morceaux distincts : une rouge, jauge du coup spécial, et une bleue, l'ultime pouvoir de l'orbe de lumière qui déchire. L'une emmène l'autre c'est à dire que lorsque vous abattez des ennemis, des petites billes rouges vous remplissent la jauge rouge. Lorsque celle-ci est pleine, vous pouvez utiliser le coup spécial de votre personnage. Lorsque celle-ci est activée, vous obtenez de la part de vos ennemis des billes bleues qui remplissent la jauge de pouvoir de l'orbe et là, les ennemis prennent cher. Chacun de vos personnages usent et abusent de coup permettant de faire des combos, coups qui se développent avec l'expérience. L'ensemble de ce système de combat repose sur vos pouces fermes et un pad qui à intérêt d’être de bonne facture! Vous avez la possibilité de parer les coups d'épée des ennemis ou de les esquiver.
La carte vous indique par des points rouges, les ennemis, par ces mêmes points plus une cible autour là où ça castagne, les points verts sont vos alliés, un cercle clignotant indique les endroits où se trouve un objet, une flèche bleue indique votre position.
Vous courrez donc à travers les plaines en quête de bastons et vous ne faites que frapper, frapper et frapper sans cesse : le défouloir parfait, un but simple et unique, que demande le peuple !
Les Personnages sont très bien dessinés, l’ensemble du staff de N3 ne devrait pas vous décevoir. Inphyy est une superbe guerrière athlétique et très bien roulée, Asphaar pète la classe, Myifee bénéficie aussi d’un traitement de faveur avec des muscles bien formés, une bonne tête de barbare prêt à casser la baraque. Dans l’ensemble, le point fort graphique de N3 réside dans les héros et l’ensemble du casting. Là où ça pêche (parce qu’il y a toujours un bug) c’est les textures du paysage : l’environnement manque de dynamisme, les textures sont plates, tout est immobile autour de vous, la couleur manque. Le paysage manque de répondant et il est dommage de se promener dans un paysage trop sobre, trop fade. Pourtant la couleur se retrouve dans les habits des personnages (rouge flamboyant pour Inphyy ou bleu pétant pour Asphaar par exemple), dans les éléments d’animation des coups ou des magies, dans les monstres. En clair, il y a un décalage esthétique entre l’environnement (statique) et les personnages (mobile).
Les malades du pad vont vite s’y retrouver car il est facile de prendre en main N3 : deux boutons suffisent pour en mettre plein la vue aux gobelins (X et Y en l’occurrence), avec un bouton de plus pour les coups spéciaux et autre magie de l’orbe (B). Un stick pour bouger le personnage, le pad pour commander vos hommes (en association avec LT et RT), l’autre stick pour la caméra, enfin les gâchettes pour se défendre ou fuir. Plein de bouton mais d’une simplicité enfantine. Mais sur l’écran c’est une autre histoire : en effet le jeu souffre de quelques ralentissements flagrants lorsqu’il y a un peu trop de monde et trop d’effets en même temps. Il arrive d’obtenir de grosses saccades en pleine action (pas très agréable !). Vous ajoutez aussi le manque de visibilité lorsque vous vous retrouvez en plein milieu de la foire, entre les ennemis, votre armée, les autres PNJ, etc. Vous ne savez plus ce que vous faites alors on cogne et c’est tout ! Un peu basic …
Le menu est aussi un truc « casse ambiance » : menu certes simple mais lorsque vous l’activez, la musique se coupe, tout se fige : pas terrible comme principe mais bon … La difficulté est aussi accrue, il vous faudra être un peu patient afin de monter en niveau en refaisant plusieurs fois les mêmes missions avant d’avancer dans le scénario ; dès que vous avez atteint quelques niveaux, ça devient plus facile. Attention, lorsque vous perdez dans une mission, vous perdez TOUT, même les niveaux obtenus.
L’ambiance sonore est bien conçue pour une bonne immersion : ça parle beaucoup, ça hurle de douleur, bruit de pas, d’épée, d’éboulement, etc. Tout y est jusqu’au moindre détail.
L’OST (Original Sound Tracks) de N3 vaut également le détour.16 morceaux composés par 5 compositeurs différents : Pinar Toprak, Takayuki Nakamura, Shingo Yasumoto, Antonin Dvorak et Antonio Vivaldi. Des compositeurs de choix puisque Pinar Toprak compose essentiellement des musiques de film, Takayuki Nakamura et Shingo Yasumoto sont des spécialistes de la musique de jeu vidéo (Xenosaga episode 1, Shining Soul), Antonin Dvorak et Antonio Vivaldi sont de grands compositeurs de musiques classiques, respectivement du 19e et 17e siècle. La bande son de N3 en devient majestueuse et il est sûr que la musique classique y trouve sa place et participe à l’ambiance (tout comme dans Drakengard d’ailleurs !). Elle contribue à l’immersion totale au sein d’un scénario tortueux et macabre.